Fiorella Mannoia jure lors de la première soirée du Festival de Sanremo 2024. C'est la polémique absurde qui a surgi sur Twitter et TikTok (étrange sic). Lors de sa prestation à Sanremo 2024 avec la chanson "Mariposa", certains internautes ont affirmé que la chanteuse romaine aurait blasphémé en direct à la télévision. La "preuve" pour étayer cette accusation serait un court clip vidéo, dans lequel on entend un son qui, en raison d'une illusion auditive, est interprété à tort comme un blasphème.
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En réalité, le son offensant est simplement le mot « fier », présent dans les paroles de la chanson. L'illusion auditive, semblable à l'illusion visuelle connue sous le nom de paréidolie, a conduit plusieurs utilisateurs à déformer l'audio, créant une controverse inexistante. Pas de blasphème donc de la part de Fiorella Mannoia, qui a interprété sa chanson avec beaucoup de professionnalisme sur la scène Ariston. L’histoire nous rappelle cependant à quel point la diffusion incontrôlée de contenus sur les réseaux sociaux peut générer des malentendus et des fausses nouvelles, notamment lorsqu’il s’agit d’audio et de vidéo à court terme. L’invitation est donc d’écouter attentivement les paroles de la chanson avant de donner lieu à des inférences et des accusations infondées.
2013 : Le rappeur Fedez est accusé d'avoir juré dans la chanson « Alfonso ». Le parquet de Milan a ouvert une enquête, qui a ensuite été classée.
2018 : Le chanteur Junior Cally était au centre d'une polémique pour la chanson « Don't Call Me Love Anymore », qui contenait une phrase que certains considéraient comme blasphématoire. La chanson a ensuite été modifiée.
2021 : Le rappeur Sfera Ebbasta est accusé d'avoir juré dans la chanson « Abracadabra ». Rai a décidé de censurer la vidéo de la chanson.
2022 : La chanteuse Madame est accusée d'avoir juré dans la chanson « Mon amie ». Le parquet de Rome a ouvert une enquête, qui a ensuite été classée.
Dans toutes ces affaires, les accusations n’ont jamais abouti à une condamnation définitive. Il s’agit toujours d’interprétations subjectives, souvent alimentées par la controverse sur les réseaux sociaux. Il est important de rappeler que le blasphème n’est un crime que s’il est prononcé dans un lieu public et dans l’intention d’offenser la religion.
En 1992, le grand Luciano Pavarotti se retrouve également au centre d'une polémique qui l'accuse d'avoir proféré un blasphème lors d'un concert à Modène. Cette histoire, qui avait suscité un tollé médiatique à l’époque, s’est révélée être une accusation infondée. Tout est parti d'une interprétation erronée de certains mots prononcés par le ténor lors de l'interprétation de « Nessun dorma » du Turandot de Puccini. Dans un passage de la pièce, Pavarotti émet un son guttural que certains ont interprété à tort comme un blasphème.
Le ténor s'est défendu avec acharnement, affirmant qu'il s'agissait simplement d'une expression vocale typique de la technique lyrique, utilisée pour mettre en valeur le texte. Sa version a été confirmée par des experts en musique et en chant, qui ont souligné que l'accusation de blasphème était sans fondement. Les enquêtes judiciaires, ouvertes à la suite d'une plainte déposée par un citoyen, n'ont abouti à aucune conséquence. L'affaire a été close pour non-commission du crime, confirmant ainsi l'innocence de Pavarotti. La phrase offensante était simplement « si vous dites, je vous quitte », ce que certains avaient pris pour un blasphème.
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